Si vous vous intéressez au domaine de l’éducation et de la formation, vous avez certainement remarqué que le digital learning est partout !
L’avènement du numérique démultiplie les opportunités d’apprentissage.
Avec les évolutions économiques et sociétales que nous vivons, il doit être possible d’acquérir ou de développer des compétences, où que l’on se trouve dans le monde. Et la récente crise sanitaire a accéléré la démocratisation de cette pratique.
Mais qu’est-ce qui se cache réellement derrière le terme “digital learning” ?
Nous sommes revenus sur ses origines, son incroyable évolution et sur le succès qu’il connaît aujourd’hui !
Les prémisses du digital learning
Histoire de la formation à distance et de l’e-learning
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le digital learning n’est pas une invention totalement récente !
La formation à distance a un long passé derrière elle.
Revenons sur les années phares de son Histoire.
- 1728 : c’est la date à laquelle l’on retrouve la première trace de la formation à distance. Aux États-Unis, un certain Caleb Philips publie une annonce pour des cours privés par correspondance dans le journal Boston Gazette. Un concept innovant pour l’époque !
- 1840 : Isaac Pitman donne des cours de sténographie par correspondance. C’est une technique d’écriture abrégée dont il est l’inventeur.
- 1877 : l’école Pigier, spécialisée dans la comptabilité et le commerce, propose des cours par correspondance en France.
- 1924 : Sidney L. Pressey, un professeur de psychologie, invente la première machine à enseigner, un ancêtre lointain du LMS (Learning Management System). Elle se présentait comme une machine à écrire comportant une fenêtre pour poser des questions et inscrire la réponse.
- 1939 : naissance d’un service d’enseignement par correspondance qui deviendra par la suite le CNED, un leader de la formation publique à distance en France.
- 1956 : Gordon Park et Robin McKinnon-Wood inventent SAKI, le premier système d’enseignement adaptatif.
- 1969 : création de l’Open University au Royaume-Uni. Il s’agit d’une université publique de formation à distance, ouverte à tous. Les cours sont envoyés par courrier et parfois diffusés à la télévision et à la radio.
- 1970 : Hewlett-Packard (HP) introduit le premier ordinateur de bureau. Le début d’une nouvelle ère pour la formation à distance !
- 1990 : SoftArc crée FirstClass, le premier logiciel LMS.
- 1994 : aux Etats-Unis, CALCampus devient le premier établissement d’enseignement supérieur à proposer des cours en ligne, avec des interactions en temps réel.
Le tournage décisif des années 2000
C’est le début du XXIe siècle qui va réellement accélérer le développement de l’e-learning.
Les ordinateurs sont de plus en plus présents dans les foyers grâce à la multiplication des modèles et des prix d’équipement plus abordables.
Côté acteurs de la formation, la création de Moodle en 2002 a accéléré la pratique de l’apprentissage à distance. Ce réseau intranet open source facilite la création et la gestion du contenu pédagogique par les enseignants. La plateforme australienne est rapidement traduite dans plusieurs langues et utilisée dans les universités, mais aussi pour la formation professionnelle en entreprise.
La démocratisation de la webcam facilite les échanges entre le formateur et l’élève. Les formations synchrones à distance se développent et sont plus interactives.
Mais c’est la naissance du cloud privé à la fin des années 2000 qui va réellement permettre à l’e-learning de prendre son envol. Les LMS n’ont alors plus besoin d’être installés. Les élèves et les formateurs peuvent y avoir accès facilement en ligne, en quelques clics.
De nombreux LMS voient le jour comme CrossKnowledge, Rise Up, ou encore, WizIQ.
L’apprentissage virtuel s’installe dans les mœurs de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle continue.
Les offres de cours e-learning sont en forte croissance, surtout en Asie et dans les pays anglo-saxons.
Le digital learning : la révolution de la formation
Les multiples visages du digital learning
Au milieu des années 2010, l’e-learning a laissé place au digital learning ou formation digitale. Il s’agit d’un terme générique qui regroupe de nombreuses modalités d’apprentissage.
Regardons de plus près :
– Le MOOC (Massive Open Online Course) est un cours proposé par des écoles, des universités ou d’autres organisations. Il est accessible à tous et gratuit, le plus souvent.
– Le SPOC (Small Private Online Course) est un cours qui regroupe un nombre limité d’apprenants. Ce format est souvent réservé à la formation professionnelle. Il peut être inter-entreprise ou intra-entreprise.
– Le blended-learning/formation multimodale est un dispositif qui regroupe plusieurs modalités d’apprentissage. Il réunit souvent des activités synchrones (comme la formation en présentiel) avec des activités asynchrones (comme des exercices individuels en ligne).
– La classe virtuelle rassemble des apprenants et un formateur via une plateforme à distance. Les participants peuvent alors interagir et échanger, consulter ensemble des ressources pédagogiques multimédias, et même travailler en sous-groupe.
– Le mobile learning est considéré comme un mode d’apprentissage nomade. Il consiste à se former depuis son téléphone (ou éventuellement une tablette), n’importe où et n’importe quand.
– Le social learning fait référence à l’apprentissage collaboratif. Il s’agit d’acquérir des connaissances et des compétences grâce aux partages et aux échanges avec d’autres apprenants à distance via des outils digitaux.
– L’apprentissage par immersion ou immersive learning consiste à utiliser la réalité virtuelle/augmentée pour acquérir des savoirs pratiques. Il permet de reproduire fidèlement un environnement spécifique et de simuler des situations particulières dans lesquelles l’apprenant va pouvoir exercer ses compétences.
Vous l’avez compris, le digital learning couvre de nombreuses manières d’apprendre et d’enseigner en combinant la pédagogie et la technologie numérique au service de celle-ci. Il y en a pour les goûts et tous les projets pédagogiques, ou presque !
État des lieux de la formation digitale en France
Si la formation digitale a su faire sa place auprès des établissements d’enseignement supérieur, des organismes de formation et des entreprises, c’est bel et bien la crise sanitaire de la Covid-19 qui s’est présentée comme une opportunité pour asseoir sa légitimité.
En effet, il est devenu indispensable pour tous de pouvoir se former à distance.
Une étude menée par l’ISTF sur l’activité des professionnels de formation a révélé des chiffres intéressants concernant le digital learning :
- 92 % des entreprises de plus de 1000 salariés font du blended learning.
- Parmi les facteurs de motivation pour commencer une formation en ligne, on retrouve : le lien avec une problématique métier (24 %) et l’obtention d’une certification (14 %).
- Les principaux facteurs qui influent le taux de complétude sont : la présence d’un tuteur (21 %) et l’obtention d’une certification (20 %).
- La classe virtuelle est jugée efficace pour 85 % des sondés.
Bien que le paysage de la formation professionnelle soit oligopolistique, on a pu remarquer la forte présence de certains acteurs. Parmi eux, on retrouve Openclassrooms, Unow, Fun Mooc et Lingueo.
Et du côté des outils de formation digitale, nous ne sommes pas en reste ! Voici un échantillon des outils les plus populaires :
- Création de ressources multimédias : Articulate, Elucidad, Ispring, etc.
- Réalisation de vidéos interactives : Vyond, Powtoon, Kumulus, etc.
- Animation d’activités interactives en synchrone : Wooclap, Klaxoon, etc.
Et pour vous accompagner dans la réalisation de votre projet digital learning, faites appel à Crée ta formation !
Quels sont les changements engendrés par le digital learning ?
Comme nous l’avons vu, le digital learning a transformé l’univers de la formation.
Mais il est aussi créateur d’opportunités.
Parmi les plus prometteuses, il y a l’adaptive learning ou apprentissage adaptatif. Il s’agit de faire un usage conscient de la technologie pour personnaliser l’enseignement aux besoins uniques de l’apprenant.
À cela, s’ajoute l’aspect intemporel et délocalisé de la formation. Il s’exprime avec l’acronyme ATAWAD (Any Time, Any Where, Any Device) qui fait référence à la possibilité d’accéder à du contenu de formation n’importe quand, n’importe où et avec n’importe quel outil connecté.
Mais la formation digitale apporte également son lot de changements pour les formateurs. Ces derniers doivent adapter leur pratique pédagogique aux particularités de la formation virtuelle.
Pour maintenir l’attention des apprenants modernes, ils doivent trouver le juste équilibre entre la technologie, la pédagogie et les interactions humaines.
En somme, il s’agit de considérer l’apprenant comme un acteur participatif de la formation, mais aussi comme un utilisateur d’outils digitaux.
Et c’est un beau challenge !
Le digital learning est bien présent dans l’éducation et la formation professionnelle. Dans un environnement où il est nécessaire de mettre à jour ses compétences en permanence, il apporte de nombreuses opportunités d’apprentissage pour tous.
